Madame, Monsieur,

J'y portais une drôle d'armure taillée comme un short et deux gros moufles assortis (pour pas avoir froid aux doigts lors des batailles de boules de neige en Asgard !). La série a, je le précise, connu beaucoup de succès dans la famille de l'auteur.
Je n'y porte pas d'armure, mais j'y tape sur les gens avec des bouts de bois (parce qu'avec des vraies épées, j'aurais pu blesser quelqu'un, il parait) ("moi", d'après la production). C'est sur ce tournage-là que j'ai rencontré mes futurs copains chevaliers. Depuis, on ne se quitte plus parce qu'on s'aime comme des frères (surtout Ikki et Shun)... C'est le genre de valeur que j'aime véhiculer dans mon travail et que je pense pouvoir tout à fait promouvoir dans un groupe de marmottes travaillant à la chaine dans les sous-sols de vos usines délocalisées en Corée (j'ai déjà été délocalisé en Corée pour faire des économies d'animation).
Pour vous donner une idée de l'ampleur du projet, j'y combats des humains-dinosaures et j''y porte l'armure, non du cheval ailé, mais du faucon (ça a des ailes aussi, mais moins de sabots. Et des cornes en plus, aussi d'après l'auteur. Un peu comme le lion ou le puma, mais dans les airs) (toujours se documenter avant de se lancer dans une nouvelle histoire, il dit Kurumada). Les gens du commun n'étant hélas pas prêts pour tant d'innovations conceptuelles, cette oeuvre n'a hélas pas eu le succès escompté, prouvant ainsi que dans un monde où la Culture est devenue un produit de consommation, il ne faut pas trop s'aviser de bousculer les repères et rester dans le convenu. Ainsi, j'avais prévenu l'auteur que dessiner un personnage féminin qui ne ressemble pas à un cachalot sans nageoires, déjà, c'était beaucoup imposer au public, mais il ne m'a pas écouté. Résultat : une fin en queue de poisson.
Comptant renouer avec mon public, mais sans compromis artistique, j'y porte à nouveau l'armure du cheval ailé, mais à la différence fondamentale que cette fois, cette armure n'est pas divine mais tech-no-lo-gique. Une telle révolution scénaristique justifiait bien le lancement d'une nouvelle série, non ? Les clins d'oeils métatextuels y sont aussi innombrables, comme cette croix qu'on m'a collé sur le front, en référence, je crois, au vieux mythe pirate qui veut que là où il y a une croix, il y a un trésor enfoui... Ce n'est donc sans doute pas un hasard si l'auteur l'a placée à hauteur de cerveau (mais plutôt, vraisemblablement, une private joke).
Je pense donc avoir tout à fait les compétences requises pour occuper le poste d'ourson-contremaître que vous avez à pourvoir.
Dans l'attente d'une réponse dans les douze heures, je vous prie d'agréer, Madame, Monsieur, l'expression de mes météores de Pégase distingués !



Soit, pour être clair : cinq "héros" (avec des guillemets), et cinq papiers peints sans guillemets. 








Vous connaissez le principe : un million deux cent cinquante quatre mille erreurs de dessin, de proportions, de goût ou autres se sont glissées dans ces deux planches de monsieur Kurumada (ce qui est quand même nettement en dessous de la moyenne, précisons-le ici). 
