samedi 19 avril 2008

Apologie de la bêtise ordinaire (ça nous change un peu de celle de Hyoga)...

Comme beaucoup de simples d'esprits bercés trop près du mur par Ken le Survivant, vous êtes sans doute de ceux qui pensent que "Chevalier du Zodiaque, c'est la bonne planque, comme métier, y faut pas faire d'études", un peu comme s'il était question de tout aussi simples fonctionnaires en armures, missionnés pour garder la machine à café contre les attaques répétés des agents de l'étage "relations publique", jusqu'à, allez, tapons large, environ quatre heures de l'après midi (heure après laquelle ladite machine ne risque plus grand chose, c'est de notoriété publique)...

Eh bien, laissez-moi tordre une fois de plus le cou à vos illusions (histoire de me donner une fugitive impression de puissance, c'est de bonne guerre)...

Parce que la difficulté ne vient pas tant des combats à mener (c'est du chiqué, de toute façon. Vous pensiez vraiment qu'en agitant les bras comme une marionnette du Muppet Show sous le joug d'un marionnetiste épileptique, on peut vraiment faire apparaitre un Pégase bleu fluo en arrière-plan de l'univers, vous ? Ben je constate que Ken, il n'y est pas allé de main morte !), ou de devoir se coltiner des adversaires aux visages moins déformés par la haine que par les designs de Kurumada (Chevalier du Crapeau, si tu nous lis...).

Non.

Le problème principal, comme souvent dans le milieu du spectacle, il vient de la vie quotidienne, et des gens quotidiens qu'on y rencontre quotidiennement (mais vous savez de quoi je veux parler, puisque c'est de vous dont il est question) !

En effet, vous n'avez pas idée de la difficulté que cela peut représenter d'avoir à assumer ce rôle de "chevalier" à toutes les heures de la journée, quoi que l'on fasse, ni ce que ça peut faire de se balader en collants lycra moule-bedaine dans les rues de la ville (enfin, si, il y'en a parmi vous qui le savent, effectivement... Mais ça ne nous regarde pas), sous les huées, les lancers de graviers, les questions idiotes du type "ça ne vous gratte pas ?", "holala, holala, ça à l'air chaud, comme tissu, non ? !", "Ronald Mac Donald, Ronald Mac Donald, je peux avoir un autographe ?", sans compter les petits enfants qui tirent la jupe de leur maman sur votre passage en disant avec l'innocence qui les caractérise :


"dis, Maman, pourquoi on les extermine pas, les gens comme ça ? !"


(décidément, y'a plus d'jeunesse !)


(ou alors, c'est qu'y'en a toujours eu, c'est selon !)


Quand ce ne sont pas les représentants de chez Skip France qui vous choppent au lever pour vous présenter les nouvelles nouveautés toutes neuves du catalogue armure Printemps-Eté, et les réduction sur les serre-têtes en papiers (moins résistants, mais tellement plus seyants !)...

Quand ce n'est pas le facteur qui n'a rien trouvé de plus drôle que de vous balancer votre courrier au visage en hurlant comme un dément "que la Facture France Télécom s'abatte sur ton compte en banque !", "que la Carte Postale de la Réunion Où Il Fait Soleil option "Nanas" te reste en travers de la gorge !" ou "que la Luxure Suintante du Nouveau Hot Vidéo te pourrisse les Tréfonds de l'Ame" (pour les facteurs exerçant aussi à mi-temps la noble fonction de Témoins de Jéhovah)...

Quand ce ne sont pas les animaux plus ou moins familiers qui envahissent votre jardinet pour y lever la patte d'un air aussi moqueur qu'arrogant, comme s'ils pensaient très haut "Que le Territoire du Toutou s'étende jusqu'au pas de ta porte !".

Quand ce ne sont pas vos voisins qui vous tombent dessus (littéralement, s'ils sont à l'étage) sur les coups de minuit pour vociférer "que le Courroux du Voisin t'oblige à baisser le son de ta sale petite fête pourrie où il a pas été invité !".

Aussi, quand ce n'est pas votre boulanger qui utilise votre (future) baguette comme une arme de poing non homologuée parce qu'il n'a rien trouvé de plus spirituel que de vous la coller dans la tronche en ricanant un goguenard "que le Projectile Divin au Levain et aux Grains de Sésame enfarine le bout de ton nez !"...

Tout ça pour dire que l'autre jour, pour changer un peu, il m'a balancé un "complet aux noix nouvelle recette" d'au moins trois kilos deux. Eh ben de mémoire de chevalier, je dois l'admettre, je n'avais jamais reçu un aussi gros pain dans la tronche. Promis juré.

Du coup, j'ose à peine imaginer ce qui arrive à Shun dès qu'il pointe le bout de son pied dehors (c'est rare qu'il soit encore en état après ça pour pointer le suivant)...
Mais ça me console un peu, mine de rien.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Ne m'en parle pas. Je mets ça sur le compte de la surprise. Sous nos latitudes, les chevaliers ne courent pas les rues. Alors c'est normal que toutes ces bonnes gens se croient obligés de nous sortir à longueur de journée du "Que le cul te pèèèèèèèèèèle !", ou - plus rare - du "Par l'arc d'Artémis Hortefeux !"

Sans prétention aucune - si si, vous allez voir - j'assimile notre calvaire à celui de Jean-Pierre Foucault - vous voyez ? - à qui l'on doit sortir du "c'est votre dernier mot, Jean-Pierre ?" à longueur de journée...

Moi, j'habite dans un bled de 7000 âmes, ce qui en soit est bien mais pas top. Hé ben, je dois être le seul chevalier dans un rayon de 150 km. Alors forcément, ça taquine quand je vais acheter mon poisson.

Je le supporte, c'est un peu la rançon de la gloire... Mais bientôt ça va tataner sec, quand j'en aurai eu ma dose...

Seiya a dit…

Ravi d'avoir enfin un peu de compassion sur ce blog (et un commentaire, aussi, mine de rien). De la part d'un collègue, ça touche d'autant plus.

Je compatis, Ashu, surtout que ces sales ignares ignorent quels combats tu as du mener pour en arriver où tu en es (sur la fin de Final Fantasy 1 sur Gameboy, notamment, mais aussi dans le premier tiers du 2), ainsi que tes faits d'armes contre les phénomènes d'illégalité dans le domaine du fanzinat.

Les gens sont des ingrats : on passe notre temps à les sauver et eux, pour nous remercier, ils nous inventent des surnoms comme "poupoule" ou "mon petit poney ailé", ou même "Seiya", et ils prétendent que c'est affectueux. Un peu comme "mon canard en sucre". ça a fait beaucoup de mal au chevalier du Canard, cette locution...

(Ah, on me signale dans mon oreillette que "Seiya" n'est pas un surnom mais mon patronyme, toutes mes excuses).

Voilà, c'est tout à fait ça, je me sens comme Jean-Pierre Pernault dans un l'IDLE, à qui on demanderait "combien ça coûte"...

Y'a pas d'justice (quoi qu'il parait que c'est nous).

Tu me dis quand ça tatanera sec, je me joindrais à toi. Après les avoir défendus, ces humains, sans que ça change grand chose, essayons-nous à la domination du monde...

Bienvenue sur mon blog, en tout cas, camarade ! Je me sens moins seul, tout à coup !

Anonyme a dit…

De rien, chevalier, tu me remercieras moins quand je prendrai le temps de rédiger une critique acerbe sur le fond d'écran de ce blog, qui ressemble à s'y méprendre à une tapisserie de chez ma Grand-Mère... Mais chaque chose en son temps, place aux réjouissances, allons festoyer : je t'invite à venir prendre un morceau de chevalier du gâteau.

Seiya a dit…

ça ne s'appelerait pas du cannibalisme, ça, des fois ?

J'ai bien noté ta critique judicieuse, chevalier, mais je poste effectivement depuis chez ma grand mère parce que je vis encore chez elle. Ce papier peint était fourni avec le blog, ne serait-ce que parce que je ne sais pas utiliser l'ordinateur autrement que comme une calculatrice géante. Tout le monde ne peut pas être un spécialiste, monsieur le Hacker professionnel (à mi-temps, en plus de chevalier...)